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Fenua Orama, témoignage de Marie-Louise


Témoignage de Marie-Louise dans le magazine Fenua Orama

Le magazine féminin de Polynésie, Fenua Orama, publie régulièrement des témoignages de femmes polynésiennes.  Un article sur le projet de Levy avec un témoignage de Marie-Louise parait dans le magazine du mois d’août ,  dont voici ci-dessous un extrait:

C'est l'histoire d'une complicité touchante entre une grand-mère, Marie-Louise Barff, et son petit-fils, Levy. Tous deux, aidés par l'association Tuapo a Levy, Solidarité pour ses études, ont soulevé des montagnes, traversé les océans et mené des combats de chaque jour sur tous les plans (humain comme matériel, psychologique, juridique, administratif et moral) pour que, malgré sa tétraplégie, Levy puisse atteindre ses rêves.

Nous y sommes presque. Aujourd'hui, le jeune homme a 21 ans et il entame à la rentrée sa troisième et dernière année d'études à l'école de création graphique e-artsup de Montpellier afin de devenir game designer. Il vit dans cette ville du sud de la France avec sa grand-mère depuis 2018...

 

"Je suis originaire de Bora Bora où j'ai grandi avec ma grand-mère", nous raconte Marie-Louise. "Je suis veuve. Avec Levy, on a toujours été complices. Pour ses parents,qui étaient très jeunes, la naissance de Levy était un obstacle. Avec ma soeur, nous avons décidé de combler cet enfant de bonheur. Après son accident, et dans la panique, j'ai décidé de l'accompagner lors de son premier séjour dans un centre spécialisé en France. Il se noyait dans la déprime malgré notre soutien et celui d'une poignée de personnes comme Yves et Claire Wauthy, ou encore son médecin du Taaone.

Nous ne connaissions pas la métropole, c'était l'inconnu pour nous deux. Après être revenu à Tahiti et avoir obtenu son bac, Levy a été accepté en 2018 dans une école de Montpellier. Je ne voulais pas

l'abandonner. Tout seul, en fauteuil, il ne pouvait pas s'en sortir ! Il voulait que je vienne avec lui et que ses parents restent à Tahiti s'occuper de ses frères. Il ne voulait pas qu'à cause de lui, ses frères manquent de quoique ce soit. Et puis, comme il dit : "Ma mamie,

je ne la partage pas !"

Mais il y avait un autre problème à résoudre : le financement. Nous n'avions pas les moyens de payer le voyage, l'école et le logement.

Le couple merveilleux de Claire et Yves, sensible à l'histoire de Levy et à sa volonté de vouloir poursuivre ses études pour construire sa vie, initie ce projet d'association afin de financer ses études. Je me souviens, lorsqu'on lui en a parlé, ses yeux brillaient à nouveau.

L'espoir renaissait. Ça a été comme une bombe d'énergie qu'il voulait saisir, une vague d'amour qui lui a donné de la force. 

Il voulait prouver aux donateurs qu'il était capable de mener jusqu'au bout son projet. Je l'ai soutenu, encouragé et motivé. Trois mois plus tard, les fonds permettant de lancer ses études étaient réunis et couvraient le budget de départ et d'une année de scolarité.

Une fois les problèmes de financement réglés, nous sommes partis tous les deux nous installer à Montpellier. La première année a été très compliquée, il a fallu trouver un appartement adapté à son handicap et pas trop loin de l'école, faire toutes les démarches administratives, notamment auprès de la Sécurité sociale. Ce n'était pas simple. Levy restait concentré sur ses études. Il a réussi sa

première année puis a continué en deuxième année. Avec le confinement, il a suivi ses cours en ligne. La vie s'est organisée. 

Ma présence est primordiale à ses yeux. S'occuper d'un jeune adulte handicapé demande beaucoup d'efforts, physiquement et moralement, à chaque instant. Levy a besoin de moi. Je ne vois que lui. On fait la liste de courses ensemble. On s'est habitué à de nouveaux goûts, mais certains produits américains qu'on avait à Tahiti manquent, comme la mayonnaise Best Foods ! L'association nous envoie de temps en temps des colis avec ces produits de Tahiti, ça fait plaisir.

Je m'occupe des ordonnances médicales de Levy. Une partie des soins est prise en charge par la Sécurité sociale et l'autre par la Maison des personnes handicapées de l'Hérault. Mais avant que cette aide ne soit active, nous vivions tous les deux sur ma pension de retraite. Je m'occupe du ménage, du linge et du repassage pour qu'il soit toujours présentable. Je suis aussi son infirmière personnelle, je fais sa toilette et veille à ce que sa santé soit bonne.

Mon rôle auprès de lui est de le couronner au quotidien avec un collier fleuri d'amour, de bonté, de respect, de patience et d'humilité.

Je remercie Yves et l'association Tuapo a Levy. Les aides qu'elle fournit sont précieuses pour ses projets d'études.

Tahiti me manque mais pour l'instant, je ne peux pas être remplacée. C'est moi l'infirmière de Levy.

Après ses études, s'il reste en métropole (car d'après lui, c'est mieux adapté à son handicap qu'à Tahiti et il a plus de chance de trouver un travail intéressant, je resterai auprès de lui jusqu'à ce qu'il prenne son envol."


Merci à la journaliste Isabelle Lesourd ainsi qu'à Fenua Orama pour cet article qui nous aide à communiquer sur le projet de Levy. Vous pourrez en trouver une copie ci-dessous pour information.

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Fenua Orama, Aout 2020, page 80
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Fenua Orama, Aout 2020, page 81
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