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Levy dans le Midi Libre du 2 novembre

Levy, une force de caractère

Société. Étudiant tétraplégique, le jeune homme cherche à se loger en ville.

 

Le regard est calme. Les yeux clairs perçants. L’attitude laisse transparaître une étonnante maturité. Rien ne laisse croire que l’homme en face n’a que 20 printemps. Rien ne laisse penser qu’il a traversé de terribles épreuves depuis ce 10 mai 2014 qui, à la suite d’un mauvais plongeon, l’a vu devenir tétraplégique.

L’épreuve actuelle, pour Levy Morris et sa grand-mère Marie-Louise : se loger à Montpellier. 

Ces derniers sont arrivés de Tahiti, l’île de naissance de Levy, en septembre dernier. Pour le moment, un Airbnb leur permet de rester mais l’urgence guette. Car si trouver un logement pour un étudiant s’apparente à un parcours du combattant, pour un étudiant tétraplégique, la recherche vire aux travaux herculéens.

 

Devenir game designer

Pour autant, pas question d’abandonner, l’objectif est clair : « Je veux rester et aller au bout de mes études ici », claironne Levy. Même son de cloche du côté de son professeur Alain Rémy, qui l’accueille à l’école e-Artsup, pour un bachelor sur trois ans afin d’en faire un game designer. « C’est le premier étudiant tétraplégique que nous recevons. Il s’est totalement adapté à sa classe et apporte beaucoup à ses camarades », insiste-t-il.

Derrière cette réalité, se cache un itinéraire qui force le respect.

Les premières années de la vie de Levy sont rythmées par le divorce de ses parents, l’éducation inculquée par sa grand-mère et les jeux vidéo que lui fait découvrir son père. Mais à 12 ans, il passe de geek à drogué de sport. « J’avais besoin de repousser sans cesse mes limites », se remémore- t-il. Levy pagaie, nage, soulève, court jusqu’à n’imaginer qu’un métier en rapport avec le sport pour son avenir. Le mauvais plongeon dans les eaux translucides de son île viendra mettre fin au rêve. À son réveil, déjà miraculeux, il doit se résoudre à trouver un nouveau phare : « Les médecins, surtout ceux de Propara (centre de rééducation à Montpellier), m’ont clairement fait comprendre qu’il fallait que j’apprenne à vivre dans cet état », murmure Levy.

 

« Une honte pour Montpellier »

Le voilà revenu à ses premières amours, les jeux vidéo.

Plus qu’une profession, Levy est donc venu chercher à Montpellier une raison de vivre. Grâce au soutien des Polynésiens et de l’association Tuapo a Levy, que des amis ont fondée pour lui, il a pu récolter les fonds nécessaires à ses études.

Ne lui reste plus qu’à trouver une solution de logement pérenne pour lui et Marie-Louise. Un appartement et un immeuble adapté à sa situation, proche de son école, un souhait inaccessible ? « Ce serait une honte pour Montpellier de ne pas réussir à l’aider », conclut Alain Rémy.

 

JULIEN VAURILLON

jvaurillon@midilibre.com

 

Plus d’informations sur solidarite-levy.jimdofree.com.

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